La médecine générale ne séduit pas les étudiants français

"Les internes de moins en moins séduits par la médecine générale", titrait il y a quelques jours le quotidien Le Monde. Les étudiants de sixième année français ont en effet choisi tout récemment leur spécialité de troisième cycle et la médecine générale se retrouve un peu orpheline: 971 postes d'internes en médecine générale (en France le terme d'«interne» ne correspond pas à ce qu'il signifie chez nous, mais désigne les post-gradués) sur les 2400 proposés n'ont pas été attribués, par manque de candidats. Et le phénomène semble particulièrement marqué dans le nord de l'hexagone.
Et Le Monde d'ajouter à propos de la médecine générale: "Dans un monde médical très hiérarchisé, elle peine à gagner sa place, les étudiants privilégiant des spécialités telles que la radiologie, la dermatologie ou l'ophtalmologie, moins contraignantes et plus rémunératrices."
"Il faut revaloriser la médecine générale", réplique face à ce problème un expert interrogé par le quotidien français. Un remède qui a décidément des relents de déjà vu, mais de jamais vraiment goûté.
En attendant, le spectre de la pénurie de généralistes fait plus que guetter en France, particulièrement dans le nord, nombre de médecins préférant s'installer dans les environs de Cannes ou Nice que dans la région de Valenciennes ou Roubaix, par exemple.
Peut-être aussi faudrait-il que les Français (et pas seulement eux) revoient un système où les mieux classés choisissent d'abord les spécialités plus "intéressantes" et où bien des recalés optent pour la médecine générale faute d'autre chose.

Et en Belgique?

On se souvient du débat récent autour des travaux de l'Ecole de Santé publique de l'ULB sur ce sujet, dirigés par le Pr Dewever et annonçant une pénurie en médecine pour un avenir pas trop éloigné, conclusion fortement contestée sur le banc syndical. Ce qui semble en tout cas certain c'est que l'on a va, chez les étudiants en médecine, vers une désaffection pour la médecine générale semblable à celle que l'on déplore actuellement en France.
On notera par ailleurs que pour la première fois cette année, le nombre de futurs praticiens optant pour la médecine générale a été légèrement inférieur en Flandre qu'en Communauté française.


M. Einhorn (2 octobre 2005)