Le débat sur les gardes en médecine générale se poursuit

Le débat lancé lors de la journée organisée il y a une semaine environ par le FAG (Forum des associations de médecins généralistes) concernant les gardes en médecine générale s’est largement prolongé sur les forums de discussion électroniques et a notamment suscité diverses prises de position concernant un sujet qui, loin d’être académique ou théorique, touche les MG de très près dans la pratique de leur profession au quotidien.
Il convient d’abord de bien faire la distinction entre gardes assurées au sein d’un groupe limité de médecins pour se remplacer mutuellement en se limitant aux patients des médecins dudit groupe, d’une part et gardes de population, d’autre part. Ce sont bien entendu ces dernières qui posent le plus de problèmes en pratique.

Les propositions du Dr Simon

On a entendu dans ce contexte pas mal de récriminations contre l’obligation de continuité des soins du MG durant la nuit. C’est probablement David Simon, agitateur d’idées particulièrement actif en Wallonie, qui résume le mieux cette tendance en demandant avec insistance l’abolition de l’obligation de continuité des soins la nuit entre 22h et 8h du matin. Le Dr Simon se réfère notamment à cet égard à l’exposé du Dr Du Boullay (SOS Médecins) lors de la hournée du FAG: «Il a brillamment démontré qu’aucune activité n'est constatée de 23 heures à 7 heures et que l’on relève très peu d'activité entre 22h et 23hainsi qu’entre 7h et 8h.» David Simon prône également l’abolition de l’obligation pour le MG de garde de se déplacer au domicile du patient. Cette obligation freine souvent, en milieu rural, toute possibilité de fusion d’entités de garde à cause des trop grandes distances que le praticien de garde aurait à parcourir dans tous les sens. «Les patients sans véhicules seraient transportés par navette dont le financement devrait être assumé par la collectivité.» Et d’ajouter que «si le MG n'était plus tenu d'accourir au pied du patient qui le siffle, les secteurs de gardes de MG pourraient fusionner 3 par 3 et organiser un service de garde de médecine générale de 8h à 22h assumé par des MG payés au forfait 112,5 euros de l'heure de 8h à 20h et 150 Euros de l'heure de 20h à 22h (montants calculés sur base de l'équation de l'AMI avec AMI à 25 euros)."
Ce n’est là évidemment qu’une proposition parmi d’autres, mais qui semble recueillir une certaine adhésion, même si d’autres MG, finalement tout aussi peu enthousiastes pour fonctionner dans le cadre actuel, craignent que renoncer à l’obligation de permanence des soins durant la nuit déforcerait la position des généralistes.
Michel Vermeylen, président de l’AMF (Absym) qui souligne suivre ce débat de très près, n’a pas encore forgé son point de vue définitif, estimant que la réflexion n’est pas encore suffisamment mûre et dit préférer recueillir les points de vue de la base avant d’émettre un avis syndical ferme, qui devrait survenir apparemment avant la fin du mois en cours.