Thursday, October 27, 2005

Créationnisme versus théories darwiniennes : réflexion

Ainsi donc, resurgit aux USA, le pays le plus puissant et le plus avancé technologiquement, la vieille querelle stupide qui faisait déjà rage au XIXe siècle entre le camp de la science et celui des croyances (lire ci-dessous).
On croit rêver en voyant les théories de Darwin niées au profit d’une vision biblique de la création du monde.
En fait, cette opposition d’un autre âge entre science et foi tient encore moins la route si l’on se donne la peine de relire attentivement le premier chapitre de la Bible.
Si le récit biblique de la création est tout à fait puéril au regard des connaissances scientifiques actuelles, il est en revanche franchement génial pour l'époque où il a été écrit, surtout si on le compare avec les «théories» mythologiques des autres cultures environnantes de la même période.
En effet, on ne peut s’empêcher de trouver d’étranges convergences entre le récit des origines du monde dans la Genèse et les théories scientifiques modernes sur les origines de la vie.
Je reprends ici une relecture de ce texte par Jean-Marie Pelt (Mes plus belles histoires de plantes, 1986).
1) La création de la lumière le premier jour évoque irrésistiblement le Big Bang initial
2) La séparation du ciel et de la terre au deuxième jour fait penser à la formation de la planète au sein du système solaire.
3) L’émergence des continents hors des océans et leur verdissement par les plantes. Les plantes ont effectivement conquis la terre avant les animaux qui ne sont sortis des océans que des millions d'années plus tard.
4) La mer se peuple de monstres marins et de poissons et les oiseaux envahissent le ciel... D’accord les poissons apparaissent un peu tard dans ce récit, mais l’apparition des oiseaux au 5e jour ne contredit pas la chronologie évolutive.. Et soulignons au passage aussi l’intuition de l’auteur qui devine que la vie est apparue dans l’eau en premier lieu.
5) Les bestiaux et bestioles apparaissent sur la terre ferme le 6e jour après les oiseaux qui sont bien antérieurs aux mammifères. And last but not least, ce 6e jour dans la foulée des bestiaux et bestioles, l'auteur fait créer l'homme par Dieu juste après les bestioles. Notre ascendance animale est ainsi suggérée et concevable même s'il faudra attendre Darwin pour la confirmer, cqfd.
Bon d'accord, il y a des erreurs, bien compréhensibles si on tient compte de l'époque à laquelle cela a été écrit, mais on ne peut nier que le récit biblique bien que non scientifique est évolutionniste avant la lettre. Les sept jours de la bible montrent que l’auteur du récit de la création avait compris que le monde avait évolué progressivement pendant un certain temps avant d'apparaître tel qu'il était et ne s'était pas fait sur un claquement de doigt.
Bref tout ceci pour dire que le ou les auteurs du récit de la création ont fait preuve pour leur époque d’intuitions beaucoup plus scientifiques que les fondamentalistes et intégristes de tout poil qui à l’heure actuelle nient les évidences scientifiques.

Elide Montesi

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