Thursday, October 27, 2005

Programme de l'AMF pour les élections 2006

Nous reproduisons ici in extenso le communiqué de l'AMF à ce sujet et ferons évidemment de même avec les programmes des autres syndicats dès qu'ils seront connus:

L’Association des Médecins de Famille est la branche généraliste de l’ABSyM, syndicat médical majoritaire de notre pays.
Notre objectif est de permettre aux médecins de famille de participer de façon positive à la dispensation des soins en Belgique, en concertation avec les autres acteurs, et de défendre la spécificité de notre médecine ainsi que sa valorisation morale et financière.
Nous voulons sauvegarder ou obtenir pour le médecin de famille les 20 points suivants :

A . Le médecin et son patient

1. Un rôle central auprès de son patient et le respect de sa relation de confiance avec lui. Le respect de ses compétences cliniques et scientifiques. Que la médecine soit exercée par les médecins, en refusant un état médecin.

2. Le rôle central du médecin de famille dans la gestion et la coordination de la santé des patients, en collaboration avec l’ensemble des professionnels de la santé, et particulièrement avec ses confrères spécialistes.

B. Le respect du médecin

3. Le respect de sa liberté diagnostique et thérapeutique, menacée par les mesures du Ministre Demotte, entre autre dans le domaine des médicaments.

4. La suppression des charges administratives lourdes, paralysantes et dissuasives, comme par exemple la nouvelle réglementation absurde concernant les IPP, concoctée par des penseurs en chambre, au plus grand mépris des praticiens de terrain ; ainsi que l’arrêt de la prolifération de mesures vexatoires et de changements incessants dans les réglementations de santé.

5. La reconnaissance de sa compétence et de son professionnalisme, et l’arrêt du dénigrement systématique et démagogique émanant du politique et des médias.

6. Une adaptation de la loi sur la responsabilisation et l’aléa thérapeutique avec la garantie des droits légitimes de la défense, y compris dans le droit administratif : les MG sont des citoyens comme les autres.

7. Le respect du secret médical et de la vie privée, menacés entre autres par le hold-up organisé dans la version originale du projet informatique nommé « BeHealth »

8. La défense de l’indépendance du médecin de famille vis-à-vis de tout pouvoir arbitraire. Einstein déclarait à ce propos : « Ne fais rien qui soit contre ta conscience, même si c’est l’Etat qui te le demande ».

9. Le soutien et la reconnaissance du syndicat médical en tant qu’interlocuteur des pouvoirs publics : oui, nous voulons participer à une bonne organisation des soins de santé dans ce pays ; mais nous refusons les mesures coercitives et les contrôles policiers arbitraires de notre activité.

C. Les revenus du médecin

10. Une rémunération satisfaisante, en rapport avec sa responsabilité vis-à-vis des patients, son niveau de compétence, sa disponibilité et son investissement important au service de ses patients et de la société. Ceci appelle une revalorisation impérative de l’acte médical intellectuel. Dans l’immédiat, il faut une adaptation des tarifs des prestations multiples, de soir, de nuit et de week-end, qui doivent être harmonisées avec les 20-30, et une rémunération majorée des consultations effectuées après 18h. L’accès à de nouveaux actes techniques (p.ex. la spirométrie) doit être ouvert.
Nous voulons une indexation garantie des honoraires, sans qu’elle puisse être confisquée sous aucun prétexte.

11. Le respect de la liberté de chacun d’organiser sa pratique à sa guise, en tenant compte des besoins de ses patients et de la population.

12. La suppression du lien entre la rémunération du médecin stagiaire et le financement du maître de stage, et une revalorisation substantielle de l’une et de l’autre.

13. Le soutien à l’installation des jeunes médecins qui choisissent la médecine générale, par exemple sous forme d’un prêt d’honneur garanti, et par la réduction de la TVA à 6% pour l’acquisition de biens meubles ou immeubles à visée professionnelle.

14. La promotion de l’association d’un médecin aîné avec un jeune médecin (style accompagnement) et le soutien financier des confrères en fin de carrière qui s’associent avec un médecin s’installant pour la première fois.

D. La protection sociale du médecin

15. Une protection sociale accrue pour les MG : permettre le congé parental, l’éducation des enfants, le travail à temps partiel, les activités complémentaires… ; développer une protection sociale en dehors de la convention, attribuer les petits risques aux MG (couverture santé) ; atteindre un niveau de pension spécifique acceptable, alors qu’il est ridiculement bas actuellement (par comparaison, en France : environ 2.500 €/mois !).

E. La garde médicale

16. Une amélioration de l’organisation des permanences médicales, un soutien aux médecins de garde à la population, une professionnalisation de la garde et une sécurisation du médecin prestataire.
Le débat sur l’obligation de garde doit s’ouvrir rapidement.
L’honoraire de disponibilité doit être élargi aux nuits de semaine et au mercredi après-midi. Quatre jours de congé supplémentaires avec garde organisée devraient compenser les jours fériés non rattrapés dans notre profession : mardi gras, vendredi de l’Ascension, 15 novembre, 11 juillet en Flandre et 27 septembre en Wallonie.
La reconnaissance de nos véhicules comme prioritaires avec signe distinctif, pour les prestations effectuées en urgence.

17. Une répartition équilibrée des tâches entre MG et institutions hospitalières (ex. les urgences, l’hospitalisation à domicile, etc.) et la stimulation d’une collaboration réciproque.

F. Idées complémentaires

18. La promotion d’une consultation de prévention annuelle ciblée (sein, prostate, poumons, vaccins,…) par le médecin détendeur du dossier médical global, entièrement remboursée.

19. Le soutien à la qualité des soins par un financement adéquat de la formation médicale continue et du développement professionnel continu.

20- La recherche d’un statut correct pour les médecins ne répondant pas aux critères du récent arrêté royal sur l’agrément des médecins généralistes : certains homéopathes, les acupuncteurs, ceux qui exercent la médecine manuelle, sportive, du travail, de l’industrie, de la Santé Publique et les détenteurs du BMA.

Nous nous méfions d’un trop grand recours à des rémunérations forfaitaires avec l’argent qu’on commence par nous prendre pour le redistribuer, selon un calendrier arbitraire et en l’absence de respect des engagements pris : statut social, forfait accréditation, forfait DMG et DMI…

La préoccupation de notre syndicat, c’est la défense professionnelle du médecin de famille parce que ses intérêts légitimes sont en péril. Notre action se manifeste avant tout par la recherche de propositions constructives :

- la revalorisation de la formation complémentaire (accréditation, GLEM’s), le financement correct du dossier médical global,… ont permis d’augmenter sensiblement l’assiette de nos revenus.

- un groupe de travail de la Commission Nationale Médico-mutualiste examine comment renforcer la collaboration entre médecins généralistes et spécialistes par la mise en œuvre de trajectoires de soins pour les maladies chroniques graves, comme le diabète ou l’insuffisance rénale, patients oncologiques. L’idée de faire trajectoire de soins vient de l’ABSyM ainsi que le refus de paperasserie excessive.

- ….le Ministre Demotte se propose de permettre que le passage chez son médecin traitant avant la consultation du médecin spécialiste ne coûte pas plus cher au patient : nous avons fait une proposition en ce sens il y a déjà deux ans…

Nous cherchons des solutions passant par la concertation entre intervenants plutôt que d'imposer des solutions non intégrées et donc vouées à l'échec. Nous n'avons pas de complexes vis-à-vis de nos confrères d'autres disciplines. Nous craignons au contraire qu’une défense professionnelle et un budget propres à la médecine générale nous enferment dans un ghetto, avec un risque énorme de mort par asphyxie.
Dans notre profession comme ailleurs, tout ne se résume pas à soi-même et à sa famille. Le monde a besoin de gens qui ne laissent pas la décision aux autres.
Notre organisation syndicale est de loin la plus importante de ce pays. Elle est organisée sur base paritaire entre médecins généralistes et spécialistes, et entre néerlandophones et francophones. Elle est subdivisée en 5 chambres réparties dans le pays avec des secrétariats propres, un conseil juridique propre au service de chaque médecin membre. Nos juristes étudient les nouveaux règlements et arrêtés, en étudient la portée, nous conseillent et évaluent la nécessité et la faisabilité éventuelle d’un recours au Conseil d’Etat ou à la Cour d’Arbitrage.
Ce programme présente l’immense avantage d’avoir été approuvé par les médecins de l’ABSyM, soit plus de 7.000 médecins toutes spécialisations confondues.

Nous vous proposons de visiter notre site web : http://www.amf-vvh.be . Ce site existe depuis juin 2004 et a depuis lors reçu plus de 7.500 visites fin septembre 2005.
Nous y attendons vos remarques et espérons pouvoir vous compter bientôt au nombre de nos membres : plus de membres signifie plus de possibilités d’actions.
Si vous n’êtes pas membres, au moins participez aux élections médicales : plus de voix signifie plus de représentativité, pour nous et donc pour votre défense.
Vous avez besoin d’être défendus, faites-nous confiance.

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