Monday, May 29, 2006

LA LETTRE DU MEDECIN n°350

Le chiffre du jour: 80 pays considèrent encore l’homosexualité comme un crime, informe Le Monde

Le 29 mai de cette année-là

* 1653: publication de De Morbis Puerorum, de Robert Penell
* 1953: Edmund Hillary and Tenzing Norgay conquièrent l’Everest
* 1985: 39 supporters meurent écrasés dans le stade du Heysel lors de la finale de la coupe d’Europe


Le site du jour: Calories Information
http://www.calorie-counter.net/

La citation du jour: «Une définition de Tristan Bernard pour mots croisés: «Muet de naissance: cinéma.»


Paru au Moniteur des 24 et 26 mai 2006: lire au bas de cette Lettre

Les titres de l’édition
(cliquer le lien pour passer immédiatement à l’article concerné)

- Grippe aviaire: Apocalypse now?
- Feedback sur le feedback (communiqué du KCE)
- La grogne des génériqueurs s’exprime dans La Libre
- Tickets modérateurs abaissés en kiné
- La FIIM approuve la transparence accrue pour les études cliniques
- Un plan français pour les personnes âgées
- Le Centre fédéral d’expertise des soins de santé établit pour le futur les fondements de la prise en charge du diabète (communiqué du KCE)
- Options après fausse couche (BMJ)
- Retéléphoner à un patient auteur d’une tentative de suicide (BMJ)
- Alcool et prévention cardiovasculaire
- Les perles du Moniteur



Grippe aviaire: Apocalypse now?

Ce que l’on redoutait depuis des semaines vient-il de se passer en Indonésie?
Sept membres d’une même famille, dont six sont déjà morts, ont été frappés par le virus sans qu’il n’y ait apparemment eu de contact cette fois avec de la volaille.
L’OMS a demandé à Roche, producteur du Tamiflu, de se mettre en état d’alerte pour faire face à toute éventualité. L’OMS a déjà pris l’initiative de transférer 9.500 doses de l’antiviral en Indonésie.


Feedback sur le feedback (communiqué du KCE)

Les médecins belges reçoivent régulièrement depuis quelques années un relevé commenté de certaines de leurs prescriptions. Cette démarche originale appelée «feedback» a été mise en route par le Conseil National pour la Promotion de la Qualité (CNPQ) de l’INAMI. Ces feedbacks ont pour objectif de mieux prescrire certains médicaments en fonction des recommandations de bonne pratique les plus récentes. Les antibiotiques ont été choisis comme premier sujet de feedback à cause de l’utilisation importante des antibiotiques et l’augmentation du nombre de bactéries qui leur résistent. D’autres thèmes ont suivi comme les antihypertenseurs et les examens préopératoires.
Mais savez-vous qu’une étude du Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE) a interrogé des petits groupes de généralistes pour savoir ce qu’ils ont pensé du feedback antibiotiques?
Il ressort de ces interviews de groupe que quoique certains médecins ressentent les feedbacks comme une menace à leur autonomie, ces derniers éveillent leur curiosité et les poussent à discuter entre eux voire à se remettre en question au sein de leurs GLEMs. Cette remise en question progressive ne porte pas ses fruits tout de suite et gagne à se situer dans un plan global. C’est ainsi que pour la prescription des antibiotiques, plusieurs actions dont des campagnes au niveau du grand public ont été réalisées en même temps.
Les médecins interrogés ont également profité des interviews pour formuler des suggestions, indubitablement utiles pour améliorer la qualité des prochains feedbacks.
Le détail de cette recherche du KCE en collaboration avec SSMG (la Société Scientifique de Médecine Générale) et WVVH (de Wetenschappelijke Vereniging van Vlaamse Huisartsen), aujourd’hui Domus Medica, est disponible sur le site internet du KCE à l’URL suivant: http://kce.fgov.be/index_fr.aspx?ID=0&SGREF=3470&CREF=6867

Communiqué du Centre fédéral d’expertise des soins de santé

La grogne des génériqueurs s’exprime dans La Libre

Joris Van Assche, secrétaire général de Febelgen, la Fédération des producteurs belges de médicaments génériques, exprime ce matin son vif mécontentement dans les colonnes de La Libre Belgique par rapport aux dernières mesures du ministre Demotte. Il n’est pas content des dernières mesures de baisse de prix qui ne favorisent pas les génériqueurs par rapport aux firmes classiques. Il ne voit par ailleurs pas pourquoi on a opté pour un modèle kiwi «light» en n’incluant pas les molécules sous brevet, précise encore La Libre. Les modalités de mise en œuvre de la nouvelle Agence pour les médicaments représentent aussi un problème, tandis que les producteurs génériques se plaignent, enfin, du fait que la taxe sur les entreprises pharmaceutiques va être modulée en fonction des investissements dans la recherche et le volume de l'emploi. «Les seuls qui ne seront pas exemptés, ce sont les producteurs de génériques», confie Joris Van Assche au quotidien bruxellois.
Rappelons que, dans l’entretien qu’il nous a récemment accordé, le chef de cabinet du ministre Demotte s’était montré peu sensible à ce problème spécifique, soulignant que ce qui importe au gouvernement c’est d’avoir des médicaments à un bon prix, c’est-à-dire sensiblement diminué, ajoutant même que si c’était au profit des laboratoires offrant recherche et emploi en Belgique c’était tant mieux.


Tickets modérateurs abaissés en kiné

A partir du 1er juin, le ticket modérateur diminuera pour les dix-huit premières séances de kinésithérapie, lorsque ces actes portent sur des pathologies courantes, et ce après que les tickets modérateurs ont déjà été diminués pour les pathologues lourdes, rapporte notamment La Dernière Heure, qui précise que «cette mesure s'inscrit dans le prolongement d'une décision gouvernementale, qui a dégagé un budget de 4,25 millions d'euros en 2006 ‘pour rendre la kinésithérapie plus accessible’, indique-t-on auprès de l'Inami».

La FIIM approuve la transparence accrue pour les études cliniques

La Fédération Internationale de l’Industrie du Médicament (International Federation of Pharmaceutical Manufacturers & Associations, FIIM - IFPMA) fait savoir qu’elle approuve les mesures tendant à accroître la transparence des études cliniques, «afin d’aider les médecins et les patients à faire plus facilement des choix thérapeutiques informés». L’IFPMA rappelle dans ce cadre que la première étape de son portail
(http://clinicaltrials-dev.ifpma.org/) voué aux essais cliniques a été lancée en septembre 2005 déjà, tandis qu’un portail amélioré, convivial et plus élaboré (avec des fonctions de recherche avancées en anglais, français, allemand, espagnol et japonais) a suivi en mars de cette année. La FIIM accueille dès lors positivement les recommandations de l’OMS pour une collecte transparente des données de toutes les études cliniques en cours.

Un plan français pour les personnes âgées

Dominique de Villepin vient d’annoncer un plan quinquennal 2007-2012 pour les personnes âgés, la création de 5 000 places nouvelles par an dans les établissements d'accueil et le doublement des capacités d'hospitalisation à domicile (avec 15.000 places au lieu des 8.000 actuelles) en constituant les principales mesures, rapporte Libération. Le quotidien parisien précise que la France compte 12,1 millions de personnes de plus de 60 ans et que leur nombre pourrait doubler à l'horizon de 2050 selon diverses projections. Or, déjà aujourd'hui 900 000 personnes souffrent d'une dépendance légère ou lourde.


Le Centre fédéral d’expertise des soins de santé établit pour le futur les fondements de la prise en charge du diabète (communiqué du KCE)

Le diabète de type 2 prendra dans les prochaines années des proportions épidémiques. Comment garantir dans le futur des soins de santé de qualité à ces patients ? Pour répondre à cette question, le Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE) a réalisé un projet ambitieux en collaboration avec l’association flamande du diabète (VDV) et quatre centres universitaires de médecine générale (U Gent, U Antwerpen, KU Leuven et UCL).
Le diabète est une affection chronique sérieuse qui touche un Belge sur 20 tandis qu’un Belge sur dix y sera un jour confronté. Au niveau mondial, le diabète (de type 2 principalement) augmente également, notamment suite au vieillissement de la population et à l’augmentation du taux d’obésité. Le traitement du diabète de type 2 va bien au-delà d’un contrôle de sucre dans le sang : d’autres facteurs de risque (surcharge pondérale, taux élevé de cholestérol) doivent également être traités. Cette approche multifactorielle est un réel défi.
L’organisation de notre système de santé est principalement orientée vers la prise en charge des problèmes aigus mais moins adaptée aux problèmes de santé chroniques. Le projet du KCE apporte des éléments scientifiques importants qui peuvent servir de base pour les décisions relatives à l’organisation des soins du diabète et, par extension, à l’organisation des soins d’autres pathologies chroniques. L’implication active du patient (« patient empowerment ») a un effet positif sur le résultat du traitement. Que les soins soient dispensés en milieu hospitalier ou à la maison est par contre peu important pour les résultats à condition que ces soins soient de qualité, conformes aux données scientifiques récentes. Le médecin généraliste peut, en concertation avec le spécialiste, jouer un rôle central pour dispenser ces soins.
Un élément important dans la stratégie proposée est le suivi de la qualité des soins, afin d’obtenir les résultats souhaités. Le rapport du KCE propose des indicateurs qui permettent de mesurer la qualité de ces soins.
Finalement, il apparaît que des interventions isolées ne peuvent agir sur la qualité des soins. Les initiatives dispersées doivent laisser place à une politique de santé orientée vers le « disease management », prise en charge globale de la maladie: raison pour laquelle les actions doivent être coordonnées à l’échelon national.
Le texte intégral de ces recommandations est téléchargeable à cette adresse:
http://kce.fgov.be/index_fr.aspx?ID=0&SGREF=3470&CREF=6617.


Options après fausse couche (BMJ)

Trinder et al ont mené une étude, incluant 1.200 femmes, publiée dans le British Medical Journal (BMJ 2006;332:1235) (http://bmj.bmjjournals.com/cgi/content/abstract/332/7552/1235) et destinée à déterminer s’il existe des différences cliniquement importantes dans l’incidence des infections gynécologiques entre le traitement chirurgical et l’attente vigilante ou le traitement médical des fausses-couches. Les auteurs concluent que cette incidence est faible (2 à 3%) et qu’il n’existe pas de preuve à cet égard selon l’approche choisie. On note par contre un nombre significativement plus élevé d’admission imprévues et de curetages chirurgicaux non planifiés si on opte pour une attente vigilante et un traitement médical plutôt que pour la chirurgie.

Retéléphoner à un patient auteur d’une tentative de suicide (BMJ)

Une étude française de Vaiva et al, publiée dans le British Medical Journal (BMJ 2006;332:1241) (http://bmj.bmjjournals.com/cgi/content/abstract/332/7552/1241) etmenée sur 605 auteurs d’une tentative de suicide, montre que contacter par téléphoner une personne qui a fait une telle tentative un moins après celle-co peut réduire le nombre de récidives de TS dans l’année qui suit.

Alcool et prévention cardiovasculaire

Une étude de Tolstrup et al, menée au Danemark entre de 1993 à 2002 et publiée dans le British Medical Journal (BMJ 2006;332:1244) (http://bmj.bmjjournals.com/cgi/content/abstract/332/7552/1244), montre une discordance entre hommes et femmes quant au lien entre consommation d’alcool et prévention cardiovasculaire. Chez les femmes, concluent les auteurs, la prise d’alcool pourrait être le déterminant primaire de la relation inverse entre le fait de boire de l’alcool et le risque coronarien, tandis que chez les hommes, la fréquence à laquelle ils boivent plutôt que le simple fait de la prise d’alcool, semble plus importante.

Les perles du Moniteur

Dans le Moniteur du 24 mai (voir plus bas) paraît un Arrêté royal visant les conditions sous lesquelles les pharmaciens et licenciés en sciences chloriques sont habilités à effectuer des prestations de biologie clinique. Il fallait évidemment lire chimiques.


Informations supplémentaires à consulter ausi sur le site MediPlanet


Mâcher du khat agmente le risque d’infarctus du myocarde

Une étude de Saha et Dollery, à paraître le mois prochain dans le Journal of the Royal Society of Medicine met en garde contre les effets délétères du mâchage de khat
(http://east.africa.free.fr/le_khat.htm) et demande au public et surtout aux médecins d’en prendre conscience. Les feuilles de khat sont notamment très populaires en Afrique et dans la péninsule arabique, ainsi que chez les immigrés originaires de ces régions. Parmi les problèmes de santé relevés, une augmentation du risque d’infarctus, des atteintes hépatiques, de la gingivite et la perte des dents. En cas de consommation intensive s’y ajoute le risque de cancer de l’œsophage.

Des inhibiteurs polyvalents

Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion n’ont pas seulement un effet cardiovasculaire bénéfique, mais ils réduisent aussi très significativement l’incidence des cancers de l’œsophage (-55%), du pancréas (-48%) et du côlon (-47%). C’est ce que montrent trois études de Burt et al, de l’Overton Brooks VA Medical Center à Shreveport, réalisées sur base des données de quelque 500 000 vétérans, présentées lors de la récente Digestive Disease Week à Los Angeles.

Test diagnostique pour le Sida à domicile en vue

Le dossier d’un test diagnostique oral du Sida mis au point par OraSure Technology et déjà distribué dans les hôpitaux et les centres de santé américains, est à l’étude à la FDA pour vente aux particuliers pour utilisation à domicile, rapporte notamment Fortune. Et ce à l’heure où l’on approche du 25ème anniversaire du diagnostic des cinq premiers cas de Sida publiés par les CDC (sans que l’on ne sache exactement, à ce moment, de quoi il s’agissait). Le seul test existant pour utilisation à domicile exige le prélèvement d’une goutte de sang sur le doigt et une analyse dans un laboratoire. Les experts sont en général plus que réticents face au diagnostic instantané à domicile, craignant des réactions suicidaires d’un patient confronté seul au diagnostic.


Le ‘Challengers Trophy 40 plus’ et le Fonds pour la Chirurgie Cardiaque s’associent pour combattre la sédentarité

Alors qu’il se prépare à fêter son vingtième anniversaire, le ‘Challengers Trophy’ change de route. Pour un rallye automobile, cela n’aurait rien de très surprenant. Il ne s’agit pas cependant d’un nouvel itinéraire, mais plutôt d’une modification de la formule. Il s’adresse désormais aux plus de quarante ans.
Ceci nous interpelle plus particulièrement. Que répètent, en effet, les cardiologues à leurs patients ? Bougez ! Faites du sport ! Ne vous laissez pas endormir dans la sédentarité ! La conclusion coule évidemment de source : montrons l’exemple.
Le ‘Challengers Trophy 40 plus’ aura lieu du 8 au 11 juin prochain. Il emmènera les concurrents de Bruxelles au Zoute en passant par la baie de Somme et Le Touquet. Le concept est celui d’un rallye de régularité en véhicule ‘all roads’ agrémenté de challenges sportifs. Tout au long du parcours, les participants pratiqueront les disciplines les plus variées, le golf, le VTT, le tir, la course d’orientation, etc. Ce ne sera pas tout à fait un parcours du combattant, mais plutôt un parcours de l’athlète complet.
Tout le personnel soignant est convié à ce rendez-vous.
Le ‘Challengers Trophy 40 plus’ est ouvert à des équipes de quatre personnes répondant à un simple critère: «Avoir plus de quarante ans et péter la forme».
Formez une équipe au sein de votre institution et faites passer l’information!
Car nous sommes directement intéressés par le succès de ce ‘Challengers Trophy 40 plus’. Le Fonds pour la Chirurgie Cardiaque s’est associé, en effet, à l’organisation qui, en retour, lui a promis une aide financière à la recherche.
En d’autres termes, participer au ‘Challenger Trophy’, version 2006, est recommandé pour son propre cœur et… celui des autres. N’hésitez pas!
La participation est de:
Droit d’inscription: 3850 euros htva
Frais de dossier: 250 euros htva
Pour tout renseignement et pour vous inscrire, consultez le site www.challengerstrophy40plus.be.
Téléphone: 02-413.03.83


Paru au Moniteur des 24 et 26 mai 2006

• Arrêté royal modifiant la liste jointe à l'arrêté royal du 24 octobre 2002 fixant les procédures, délais et conditions dans lesquelles l'assurance obligatoire soins de santé et indemnités intervient dans le coût des aliments diététiques à des fins médicales spéciales (p. 26364)
• Arrêté royal visant les conditions sous lesquelles les pharmaciens et licenciés en sciences chimiques habilités à effectuer des prestations de biologie clinique peuvent effectuer des prises d'échantillon (p. 26365)
• Arrêté royal modifiant l'arrêté royal du 26 septembre 1996 déterminant la manière dont sont introduites et instruites par le Fonds des maladies professionnelles les demandes de réparation et de révision des indemnités acquises (p. 26366)
• Arrêté ministériel fixant les prix maxima et les marges maximales pour la distribution en gros et la dispensation des médicaments à usage humain enregistrés comme génériques ou sur la base de la littérature scientifique publiée (p. 26376)
• Arrêté ministériel modifiant les arrêtés ministériels des 29 décembre 1989 relatif aux prix des médicaments remboursables, 29 décembre 1989 relatif aux prix des médicaments non remboursables, 20 avril 1993 portant dispositions particulières en matière de prix et 2 avril 1996 fixant les prix maxima et les marges maximales pour la distribution en gros et la dispensation des médicaments à usage humain non remboursables dont aucune forme n'est soumise à prescription médicale (p. 26378)
• Institut national d'assurance maladie-invalidité. Comité de l'assurance des soins de santé. Démission et nomination d'un membre (p. 26435)
• Institut national d'assurance maladie-invalidité. Chambre de recours d'expression française, instituée auprès du Service d'évaluation et de contrôle médicaux. Démission et nomination d'un membre (p. 26436)



0 Comments:

Post a Comment

<< Home