Monday, November 21, 2005

L'AMF face aux gardes médicales

Garde médicale- arguments et proposition

par les Drs Paul Pevée et Michel Vermeylen
Association des Médecins de Famille

Nous commencerons cette réflexion sur les rôles de garde par deux articles:
- le premier paru dans le Taenia, journal des étudiants en médecine de l'ULg
- le second paru dans Le Soir du 18-11-2005,
et poursuivrons avec quelques extraits de la réglementation des temps de vols
des pilotes d'aéronefs, passagers et/ou fret, avant d’en venir à notre proposition.


Moi Nathalie Navarro, assistante de 1ère année, décédée à 25 ans

Cela faisait un an que Nathalie avait son diplôme en main.
Médecin, le plus beau métier du monde...
Un rêve qu'elle nourrissait depuis toute petite.
Elle entrevoyait son avenir comme chirurgienne pédiatrique.
Soigner, guérir les tout petits
Mettre un peu d'humanité dans toute cette technicité.
Et elle avait tout pour le faire de la façon le plus admirable.
Des doigts en or, un immense respect, un professionnalisme sans faille et une
abondante générosité
Cela faisait près d'un an qu'elle avançait sur ce chemin-là
Assistante en chirurgie.
Mais voilà que tout s'écroule.
Un lundi matin, ce 12 Juillet, Nathalie est sur la route pour l'hôpital.
La voiture glisse, dérape et percute le bas-côté.
Nathalie est morte.
Elle avait 25 ans.
Seul un immense épuisement peut expliquer ce manque de vigilance qui lui ressemble
si peu.
Elle avait travaillé pas loin de 100 heures la semaine précédente.
Et c'était loin d'être inhabituel.
La veille, dimanche, elle travaillait encore à l'hôpital. Elle est rentrée chez elle à minuit
passé et devait se lever ce matin-là avant six heures.
Est-il nécessaire d'ajouter qu'elle effectuait, en plus des multiples gardes de semaines,
un week-end entier de garde toutes les trois semaines. Du vendredi midi au lundi après-
midi, soit près de 80 heures d'affilée.
Pour compléter le tableau, Nathalie qui habitait à Chaudfontaine, s'est vue attribuer un
stage à Charleroi, pour deux ans. Près de 250 km par jour. Quel peut bien en être le sens
quand on connaît la multiplicité des hôpitaux en région liégeoise ?
L'arrêté d'application de la loi Colla qui règlemente les conditions de travail des médecins
candidats-spécialistes a pourtant été publiée il y a maintenant cinq ans.
Maximum 48h de travail par semaine.
Maximum 24h de disponibilité ininterrompue.
Maximum un jour de garde de week-end sur trois semaines.
Quels sont les hôpitaux qui le respectent ?
Financièrement, ils n’y survivraient pas.
Alors, ce sont les assistants qui trinquent.
Les services hospitaliers sont contraints d'user et d'abuser de cette main d'oeuvre docile
et bon marché.
Et ces jeunes médecins tenus par la pression du diplôme convoité n'osent rien dire et se
taisent.
Ils accumulent la fatigue et le surmenage, et ceci sans compter la démotivation qui en
découle.
Quand on parle d'avancer vers une meilleure qualité des soins, une médecine plus
humaine, n'est-il pas indispensable de porter un regard sur la santé des médecins
eux-mêmes ?
Si la seule voix que l'on peut dès lors espérer être entendue, est celle de ceux qui,
comme Nathalie , en ont payé de leur vie, je souhaite que l'énorme fracas que fait son
départ autour d'elle parvienne jusqu'à vos oreilles.
N'attendons plus, ne permettons plus cela.
Il est temps de bouger, de bouger vraiment.

Virginie Dalcq
Ex-assistante en pédiatrie

Spécialiste de garde recherche sommeil (Le Soir 18-11-2005)
Des apprentis spécialistes soignent à l'hôpital pendant plus de 30 heures.
Au risque d'un accident. C'est illégal.
"Enchaîner une journée de travail à l'hôpital, une nuit blanche de garde puis continuer à visiter des patients jusqu'à la fin de l'après-midi suivant ? Cela m'arrive souvent" reconnaît Jacques, candidat médecin spécialiste dans un grand hôpital.
Des enchaînements de trente heures, voire de trente-six heures sans dormir ne sont pas rares pour ces médecins qui se forment comme spécialistes et qui doivent assurer pendant plusieurs années, en plus des formations de jour, des gardes interminables.
"C'est comme cela que nous apprenons notre métier. On ne peut l'apprendre dans les livres. Mais physiquement, c'est éprouvant. Dans mon année, il y a eu plusieurs accidents de voiture de gardistes qui se sont endormis sur la route du retour".
D'après une étude scientifique, une veille de 24 heures vaut un gramme d'alcool dans le sang.
Théoriquement, la conduite automobile devrait être interdite à ces médecins.
( NDmaR: mais pas interdits de voir et de soigner des patients ???? avec 1 g/L d'alcool dans le sang, seraient-ils plus aptes à exercer leur métier et les responsabilités qui en découlent que de prendre le volant... cela ne vient même pas à l'esprit du journaliste ....Eloquent... ).
Le problème de ces gardes à rallonge n'est pas neuf, mais il est aggravé par le récent numérus clausus qui limite le nombre de spécialistes, ce qui crée une pénurie, ainsi que montré par une étude de deux chercheurs de labo d'économie de la santé de l'ULB (Le Soir du 25 Août)
(NDmaR: Il faudrait réellement savoir si c'est la faute du numerus clausus, ou le résultat d'un sous-financement permanent des soins de santé. Les médecins qui quittent le métier le font en raison de ce sous-financement et aux conditions de travail proches de l'esclavagisme. Il y a un numerus clausus économique, organisé par les pouvoirs publiques, et non par quelque organisation médicale. Le sous-financement reste une décision de l'Etat.)
Conscient de ce problème, le législateur a imposé en 1999 une durée maximale de travail qui impose une période de repos de 12 heures après une garde, et qui fixe l'horaire maxi à 48 heures hebdomadaire, hors gardes.
(NDma R: Les médecins et les indépendants commencent à en avoir aussi marre de travailler plus de 60 heures par semaine alors que d'autres travailleurs n'en font que 36, ce qui ne peut continuer sans une revalorisation importante -au minimum - du montant de leur retraite.)
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Pourquoi les candidats spécialistes acceptent-ils d'enfreindre la loi au risque de leur santé ou de commettre une erreur médicale? " Ce n'est jamais imposé de force, c'est suggéré et 'fortement apprécié'. Il y a une pression morale incontestable. En plus, partir, c'est abandonner 'nos' patients, c'est renoncer à voir un cas spécial. Donc, on reste", explique Jacques. Refuser de travailler aussi longtemps peut s'avérer délicat, puisque c'est proposé par le "patron" de stage, qui évalue ensuite son apprenti spécialiste.
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Réglementation des temps de vols des pilotes d'aéronefs, passagers et/ou fret

Voici quelques extraits, mais le texte complet est à disposition.

Période de service de vol des membres d'équipage de conduite

La période de service de vol commence au moins 40 minutes avant la dernière heure de départ prévue et s'achève après le vol au moins 20 minutes après l'arrêt des moteurs.

( NDmaR: Pour nous, ce pourrait être 40 minutes de préparation du cabinet avant la première consultation, et au moins 20 minutes après la dernière prestation, soit minimum 1 heure à ajouter au temps réellement presté.)

Les périodes de service de vol seront limitées:

1) 14h maximum si l'équipage comprend deux personnes, càd un commandant de bord et un co-pilote...

2) 16h maximum si l'équipage comprend trois personnes, càd un commandant de bord, un co-pilote et un mécanicien de bord

3) 19h maximum si l'équipage comprend cinq personnes, càd trois pilotes dont deux au moins ont la qualification de commandant de bord, et deux mécaniciens de bord

4)....

5) ....l'installation de bord doit comprendre des moyens de repos appropriés permettant à chaque membre d'équipage de conduite assurant la relève, de se reposer simultanément.

Période de repos pour l'équipage de conduite:

A La période de repos débute immédiatement après la période de service de vol et sa durée atteindra au moins les périodes indiquées...:

1) 8 heures pour les périodes de service de vol de quatre heures et moins

2) 10 heures pour les périodes de service de vol d'une durée de plus de 4 heures jusque, et y compris, 10 heures.

3) la durée de la période de service de vol pour les périodes de service de vol d'une durée de plus de 10 heures jusque, et y compris, seize heures ...

4) une fois et demi la durée de la période de service de vol pour les périodes de service de vol ...de plus de quatorze heures pour un équipage composé de deux pilotes...

B Chaque membre d'équipage de conduite doit être dégagé de toute prestation pendant au moins 36 heures consécutives au cours de chaque période hebdomadaire ou, à défaut, pendant au moins 72 heures consécutives, au cours d'une période de14 jours consécutifs.

La période de 36 heures consécutives devra comprendre deux nuits. Est considérée comme nuit, toute période de 8 heures comprise entre 22h et 08h heure locale.

C Chaque membre d'équipage de conduite doit bénéficier d'un repos annuel de 30 jours. Ce repos peut être octroyé en une fois, ou en deux périodes. Entre deux repos annuels, il ne peut s'écouler plus de 16 mois.

Temps de vol pour l'équipage de conduite:

Un membre d'équipage de conduite ne peut effectuer plus de :

1000 heures de vol pendant 12 mois consécutifs
300 heures de vol pendant 90 jours consécutifs
110 heures de vol pendant 30 jours consécutifs
....

Facteurs influençant les périodes de service de vol ou de repos

....lorsque la période de vol débute entre 20.00 et 04.00 heure locale, ou englobe cette période, le temps de service de vol à prendre en considération ...et pour le calcul de la période de repos correspondante sera la période de service de vol effective majorée de deux heures

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Notre métier étant également un métier où la vigilance optimale est nécessaire, il est grand temps de réformer un système de garde qui s'apparente à de l'esclavagisme, et d'un temps définitivement révolu.

Clairement, nous n'exigeons pas pour notre pratique une règlementation aussi drastique que celle préconisée par le "Ministère des communications et de l'infrastructure – Administration de l'Aéronautique - ", mais nous devons maintenant élaborer un système permettant à tous, généralistes et spécialistes, de travailler le plus efficacement possible, en réduisant tous risques d'erreur liés à un stress de travail trop important et à une fatigue trop importante, en protégeant de la sorte la santé des patients et la nôtre..

Il est clair que le numerus clausus a été un mal nécessaire à cause du sous-financement des soins de santé. Un financement correct n'aurait pas amené cette obligation.
Faut-il rappeler que Laurette Onckelinckx, quand elle était à "la santé" estimait qu'il y avait deux fois trop de médecins généralistes dans notre pays ?

Propositions:
Il est clair, malgré notre statut d'indépendant pour les généralistes, qu'un repos obligatoire de minimum 10 heures par nuit, est physiologiquement indispensable.
Il est temps que le ministère de la Santé Publique dégage les moyens nécessaires dans les plus brefs délais, soit moins de trois mois, pour financer les gardes population comme nous le conseillerons, et non plus en contraignant des médecins à assumer seuls les carences de l'Etat.

Il faut bannir cette hypocrisie. Il faut un financement correct des gardes population avec des moyens techniques appropriés et un système de sécurité optimal et personnalisé pour chaque médecin participant à ces gardes population.

Il est dès lors hors de question d'entendre encore parler de "médecins mercenaires" payés par leurs confrères pour réaliser un travail que physiologiquement ils ne sont plus aptes à réaliser. Ce terme de "mercenaires" contient des relents d'esclavagisme inadmissible. Même si cela convient au Ministre. Ce qui fait fuir les généralistes de la profession, ce sont les horaires infernaux et les rétributions anormalement faibles au vu des efforts et sacrifices consentis.

En reprenant la législation pour les pilotes, il apparaît clairement qu'un travail de 12 heures doit être suivi d'un repos de 12h et qu'un travail effectué après 20 heures, est considéré comme travail plus lourd.
La répartition des gardes sur 24h en milieu hospitalier devrait alors être de 13h pour l'équipe de jour, soit de 07H00 à 20h00, et de 11h pour l'équipe de nuit, soit de 20h à 07h00.
Cela justifie et nécessite pour les généralistes une modification de la nomenclature, telle que les visites de nuit soient admises dès 20h au lieu de 21 heures actuellement, et que soit considérée comme visite de nuit tout appel – quelque en soit l'heure -qui oblige le médecin à prester après 20h00.

Les gardes populations assurées par les généralistes devraient se faire avec une infrastructure matérielle comme véhicule prioritaire, matériel médical spécifique à la garde population et sécurisation avec accompagnant, quelque soit le lieu de la garde. Il n'est plus imaginable de continuer avec des moyens financés par les généralistes eux-mêmes.

En résumé:

- limitation du nombre d'heures de garde à prester : maximum 12 heures de nuit
- financement correct des gardes de nuit, à raison de 50 euros minimum par heure de nuit en garde de population
- avec véhicule prioritaire
- avec accompagnement
- avec service de sécurité

éventuellement, création de postes de garde de médecine générale, avec conditions de sécurité optimalisées et personnel administratif et soignant (mais il faudrait un financement adéquat.......)

ou création dans les cliniques mêmes, de postes de garde de médecine générale, avec une autonomie vraie pour les prestataires par rapport au gestionnaire.

Un système de garde avec une charge d'heures physiologiquement acceptables, une rémunération correcte de ces gardes, et la sécurisation de celles-ci pourraient réactiver l'intérêt de nombreux confrères et consoeurs ayant arrêté leur métier en raison de l’absence de respect de leur qualité de vie.

Rapport ONUSida

Le Sida dans le monde

De nouveaux éléments indiquent que les taux d’infection à VIH chez l’adulte ont diminué dans certains pays et que des changements de comportements pour prévenir l’infection – tels que l’utilisation accrue des préservatifs, une première expérience sexuelle plus tardive et moins de partenaires sexuels – ont joué un rôle décisif. En revanche, le nouveau rapport des Nations Unies indique également que les tendances globales de la transmission du VIH sont toujours orientées vers la hausse, et que des efforts de prévention accrus s’imposent pour ralentir l’épidémie.
Le Kenya, le Zimbabwe et certains pays de la région des Caraïbes montrent tous des diminutions de la prévalence du VIH au cours de ces dernières années, avec des taux globaux d’infection chez l’adulte en baisse au Kenya, d’un pic de 10% à la fin des années 1990 à 7% en 2003, et des signes de chute des taux de VIH parmi les femmes enceintes au Zimbabwe, de 26% en 2003 à 21% en 2004. Dans les zones urbaines du Burkina Faso, la prévalence parmi les jeunes femmes enceintes a passé d’environ 4% en 2001 à un peu moins de 2% en 2003.
Ces dernières conclusions ont été publiées dans Le point sur l’épidémie de SIDA 2005, le rapport annuel du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA) et de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Le rapport conjoint, qui cette année est axé sur la prévention du VIH, a été rendu public aujourd’hui, préalablement à la Journée mondiale Sida, commémorée le premier décembre partout dans le monde.
Dans la région des Caraïbes (Bahamas, Barbade, ermudes, Haïti et République dominicaine), plusieurs événements récents permettent d’afficher un certain optimisme – avec des baisses de la prévalence du VIH observées parmi les femmes enceintes, des signes d’utilisation accrue du préservatif parmi les professionnel(le)s du sexe et l’expansion des tests et du conseil volontaires.
Malgré des diminutions des taux d’infection dans certains pays, le nombre global de personnes vivant avec le VIH a continué de s’accroître dans toutes les régions du monde à l’exception des Caraïbes. Il y a eu cinq millions de nouvelles infections en 2005. Le nombre de personnes vivant avec le VIH dans le monde a atteint son niveau le plus élevé jamais enregistré, avec 40,3 millions de personnes, selon les estimations, contre quelque 37,5 millions en 2003. Plus de trois millions de personnes sont mortes de maladies liées au SIDA en 2005, dont plus de 500 000 enfants.
Selon le rapport, les augmentations les plus marquées sont survenues en Europe orientale et en Asie centrale (un accroissement de 25% à 1,6 million) et en Asie de l’Est. Mais l’Afrique subsaharienne est toujours la région la plus touchée de la planète – avec 64% des nouvelles infections (plus de trois millions de personnes).
«Nous sommes encouragés par les résultats qui ont été obtenus dans certains pays et par le fait que des programmes soutenus de prévention du VIH ont joué un rôle essentiel dans la baisse des infections. Mais la réalité est que l’épidémie de SIDA continue à surpasser les efforts déployés pour la contenir aux niveaux mondial et national», a déclaré le Directeur exécutif de l’ONUSida, le Dr Peter Piot. « Il est clair qu’un accroissement rapide de l’étendue et de la portée des programmes de prévention du VIH est requis de toute urgence. Nous devons passer de petits projets avec des perspectives à court terme à des stratégies complètes, à long terme», a-t-il ajouté.
L’impact du traitement du VIH
Le rapport reconnaît que l’accès au traitement du VIH s’est nettement amélioré au cours des deux dernières années. Dans les pays à faible et moyen revenus, plus d’un million de personnes vivent désormais plus longtemps et ont une meilleure qualité de vie grâce au traitement antirétroviral, et on estime que de 250 000 à 350 000 décès ont été évités cette année grâce à l’élargissement de l’accès au traitement du VIH.
Dans ses commentaires sur l’amélioration potentielle de l’impact de l’intégration de la prévention et du traitement, le rapport 2005 souligne qu’une riposte complète au VIH et au SIida exige l’accélération simultanée des efforts de traitement et de prévention, le but ultime étant l’accès universel à la prévention, au traitement et à la prise en charge.
«Nous pouvons désormais voir les nets avantages d’une intensification simultanée du traitement et de la prévention du VIH, et non en tant qu’interventions isolées, » a déclaré le Directeur général de l’OMS, le Dr LEE Jong-wook. « La disponibilité du traitement offre aux gouvernements une forte incitation à soutenir l’information en matière de prévention du VIH et de conseil et de test volontaires, et permet aux individus de demander à en bénéficier. Une prévention efficace peut aussi contribuer à réduire le nombre d’individus qui en fin de compte exigent des soins, ce qui contribue à rendre l’accès au traitement plus abordable et plus durable
Les défis à venir pour le renforcement de la prévention du VIH
De nouvelles données indiquent qu’en Amérique latine, en Europe orientale et particulièrement en Asie, l’association de la consommation de drogues injectables et du commerce du sexe alimente les épidémies, et les programmes de prévention ne parviennent pas à aborder ce chevauchement. Le rapport indique comment des programmes soutenus et intensifs dans divers contextes ont contribué à faire baisser l’incidence du VIH – parmi les jeunes en Ouganda et en Tanzanie, parmi les professionnel(le)s du sexe et leurs clients en Thaïlande et en Inde, et parmi les consommateurs de drogues injectables en Espagne et au Brésil.
Le rapport note qu’en l’absence de mesures de prévention du VIH, quelque 35% des enfants nés de mères séropositives contracteront le virus. La transmission mère-enfant a été virtuellement éliminée dans les pays industrialisés et la couverture des services s’améliore dans de nombreux autres endroits, mais c’est loin d’être le cas dans presque toute l’Afrique subsaharienne. Un élargissement accéléré des services est requis d’urgence pour réduire ce bilan inacceptable.
Le niveau des connaissances à propos de la sexualité sans risque et du VIH reste faible dans de nombreux pays – même dans les pays où la prévalence est élevée et en augmentation. Dans 24 pays d’Afrique subsaharienne (notamment au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Kenya, au Nigéria, en Ouganda et au Sénégal), les deux tiers ou plus des jeunes femmes (de 15 à 24 ans) n’avaient pas de connaissances suffisantes sur la transmission du VIH. Selon une importante enquête menée aux Philippines en 2003, plus de 90% des personnes interrogées pensaient toujours que le VIH pouvait se transmettre en partageant un repas avec une personne séropositive au VIH.
Enfin, dans plusieurs régions, une surveillance médiocre du VIH, notamment dans certains pays d’Amérique latine, des Caraïbes, du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, entrave les efforts de prévention et signifie souvent que les personnes les plus exposées au risque – les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes, les professionnel(le)s du sexe et les consommateurs de drogues injectables – ne sont pas couverts ou atteints de manière adéquate par les stratégies de prévention et de traitement du VIH.

Communiqué de l'OMS

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