Sunday, November 20, 2005

En bref

Pénurie ou pléthore? Le cas bruxellois (20-11-2005)

L’intervention de Michel De Volder, qui défend l’idée d’une pénurie de MG dans la région bruxelloise (lire LDM n°74), en a fait sursauter plus d’un parmi nos lecteurs et sur les forums électroniques où il défend fermement cette thèse. On peut dire que la quasi-totalité des intervenants ressentent encore toujours, bien au contraire, une pléthore de généralistes indépendants. Mais cela pourrait changer à terme, du moins dans la capitale, pour des raisons qui n’ont rien à voir avec la démographie médicale globale.
Plusieurs médecins bruxellois, qui soulignent être toujours entourés de pas mal de confrères, font remarquer que le problème du renouvellement des effectifs dans la capitale est largement celui des prix particulièrement élevés de l’immobilier local. «ll est devenu presque impossible de s'installer à Uccle (et communes comparables) si on n'y est pas déjà "bien" habitant: c'est beaucoup trop cher! On ne fait guère allusion à ce problème non négligeable. Un rapide calcul montre pourtant que c'est le cas», relève ainsi, parmi d’autres, le Dr Denis Gillet.
Mais une question s’impose aussi comme conclusion toute provisoire de ce débat: un cadastre de la médecine générale, relevant ce qui se passe en réalité sur le terrain et pas seulement théoriquement, c’est-à-dire faisant le décompte des véritables généralistes réellement en activité dans chaque entité.


Opinion (20-11-2005)

Entre Charybde et Scylla

Concernant toutes les discussions et propositions autour du remboursement des IPP et du chapitre IV, je pense que dans un contexte budgétaire à enveloppe fermée et avec le prix des nouveaux médicaments qui ne cesse d'augmenter, la liberté de prescription inconditionnelle ne nous sera plus accordée. Il ne faut pas rêver, nos prescriptions seront désormais soumises à contrôle. Il nous reste le choix entre la peste et le cholera : contrôle a priori ou contrôle a posteriori ?
Le contrôle a priori est chronophage par la surcharge bureaucratique et par les délais de réponse, kafkaïen par la multiplicité des formulaires et démarches différentes et infantilisant par le manque de confiance que cela implique de la part des autorités à l'égard de la profession.
Le contrôle a posteriori a un aspect épée de Damoclès dont il faut bien reconnaître le côté stressant.
Néanmoins, je pense que pour supprimer le contexte bureaucratique, les formulaires à remplir et autres tracasseries administratives, c'est à mon sens le contrôle a posteriori qui est la solution la plus acceptable.
Le contrôle a posteriori existe en matière fiscale : nous sommes tenus (surtout les indépendants et professions libérales) de garder à la disposition du fisc toutes les preuves et justificatifs relatifs à notre déclaration de revenus et à pouvoir les produire en cas de contrôle.
Pourquoi sommes-nous tellement réticents à admettre l'idée d'un tel type de contrôle pour nos prescriptions ? Nous tenons pour chacun de nos patients un dossier où nous consignons les éléments objectifs et subjectifs justifiant nos prescriptions. Un contrôle a posteriori serait à mon sens acceptable s'il était effectué au cabinet du médecin en présence du médecin qui pourrait fournir les pièces du dossier (des propositions ont déjà été faites dans ce sens). Acceptable aussi si ce contrôle a posteriori était exclusivement limité aux spécialités les plus coûteuses.
Finalement le contrôle a posteriori pourrait apporter à nos dirigeants la preuve que dans la toute grande majorité nos prescriptions sont plus judicieuses et plus responsables que ce que nos dirigeants le prétendent.
Plutôt que de refuser tout contrôle, nous devrions admettre l'idée d'un contrôle a posteriori dans une version soft, limitée aux spécialités les plus coûteuses et excluant les génériques et respectueux des droits élémentaires de la défense.

E.B-M

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Fardeau clinique: les AVC plus lourds que les accidents cardiaques (Lancet) (20-11-2005)

Le fardeau clinique des accidents vasculaires cérébraux est plus lourd que celui des affections cardiaques au Royaume-Uni. C’est ce qui ressort d’une étude de population de Rothwell et al, pour l’Oxford Vascular Study (OXVASC), menée à partir de tous les syndromes vasculaires aigus survenus dans la population de l’Oxfordshire (91 106 habitants) publiée ce vendredi dans le Lancet (2005;366:1773).
Les auteurs estiment que ces résultats ont d’importantes implications pour la prise en charge et la gestion de la santé de nos pays.


Maternité: dur, dur parfois d’être femme et médecin (20-11-2005)

«L’injustice faite aux femmes médecins», titrait récemment Le Panorama du Médecin. Guère excessif ce titre, lorsque l’on lit que seules 48% des femmes médecins mènent leur grossesse à terme sans événement majeur et que le taux de prématurité chez elles e
st de plus du triple de ce qu’il est dans le reste de la population française (15% vs 4,8%). C’est pourquoi un certain nombre de femmes médecins d’outre-Quiévrain se sont réunies autour de MG France, du Syndicat national des jeunes médecins généralistes et de l’Intersyndicale Nationale Automome Représentative des Internes de Médecine Générale pour obtenir que les femmes médecins enceintes puissent bénéficier des mêmes avantages que les salariées. Le président du Conseil national de l’Ordre, le Pr Jacques Roland, a de son côté plaidé, à l’attention des pouvoirs publics, en faveur de l’amélioration de la condition de la femme médecin enceinte.


Un rôle de santé publique pour les… zoos en cas de grippe aviaire (20-11-2005)
Le Chicago Tribune consacre un intéressant article au positionnement des jardins zoologiques dans la surveillance de la grippe aviaire. Certes, l’U.S. Department of Agriculture (ministère de l’Agriculture) et l’U.S. Fish and Wildlife Service montent déjà en quelque sorte la garde, mais les 210 zoos accrédités des USA sont des plus utiles à cet égard, parce qu’ils se trouvent près des grandes agglomérations et réalisent en routine une série d’observations qui leur permettraient de tirer la sonnette d’alarme dans certaines circonstances. Si des animaux dans les zoos sont touchés, leurs gardiens le remarqueront d’emblée, avertiront le vétérinaire, qui sera forcément attentif à l’hypothèse de la grippe aviaire si celle-ci arrivait aux Etats-Unis et pourraient alerter les autorités.

Docteur, je veux passer un scanner pour voir si je vais bien… (20-11-2005)

La revue Radiology (2005;237:385) publie les résultats d'une observation menée dans plusieurs services de radiologie aux USA afin de déterminer l'utilité d'un CT scan corporel complet sans produit de contraste pour dépister des maladies à un stade précoce. Des chercheurs de l'université de San Diego ont ainsi passé en revue les données de 1 192 scanners effectués chez des sujets asymptomatiques. Le nombre d'anomalie décelée s'est élevé à 2,8 par patient. Une anomalie radiologique a été trouvée chez plus de huit patients sur dix. La plupart du temps, il s'agissait d'anomalies de type bénin d'origine thoracique dans 4% des cas (cicatrices, nodules pulmonaires, calcifications vasculaires, anomalies ganglionnaires médiastinales) et abdominales ou pelviennes dans 69% des cas (calcifications vasculaires, kystes et lésions hépatiques aspécifiques, kystes et calcifications rénales, hypertrophie prostatique, fibrome utérin ou kystes ovariens). 6 personnes sur dix présentaient des lésions dégénératives de la colonne vertébrale.
Dans 37% des cas, les radiologues ont conseillé des examens complémentaires. Des études complémentaires sont de toute façon nécessaires pour déterminer l'importance de ces résultats et leur impact en termes de soins.
Sachant que le dépistage idéal doit être peu coûteux, non nocif, simple à pratiquer et être sensible et spécifique, on s'interroge quand même sur l'utilisation du scanner comme moyen de dépistage global non ciblé.

E.B-M


Un million d’images de mammographie (20-11-2005)

IBM et i3 ARCHIVE annoncent le lancement de MyNDMA, un portail de gestion de la santé personnelle, relié à l’archive nationale médicale (américaine) d’i3 (NDMA), la plus grande archive mondiale d’images de mammographies digitales et d’infos qui y sont liées dans le monde. Cette archive a été évidemment construite de façon progressive et comporte plus d’un million d’images pour environ 350 000 femmes. Quelque 300 médecins et chercheurs déjà ont accès ainsi aux dossiers de leurs patientes.


Diantre! La plupart des résultats d’études sont-ils faux? (20-11-2005)

Les résultats d’études, particulièrement publiés dans des revues de qualité, ont parfois des accents de paroles d’évangile. Illusion que tout cela? John P. A. Ioannidis (Département d’hygiène et d’épidémiologie de la faculté de médecine de l’université d’Ioannnina, Grèce), lui, n’y va en tout cas pas avec le dos de la cuillère dans la revue de libre accès PLoS Medicine (2005;2:e124). A commencer par le titre choisi de son article: «Why Most Published Research Findings Are False» («Pourquoi la plupart des découvertes de recherches sont fausses»). Il définit ce problème comme un sujet croissant de préoccupation. Il précise que les découvertes issues d’une recherche sont moins susceptibles d’être correctes notamment lorsque les études réalisées dans un domaine sont plus limitées, lorsqu’il y a un plus grand nombre de relations testées et moins d’entre elles qui ont été préselectionnées, lorsqu’il y a une plus grande flexibilité dans la conception, les définitions, les résultats et les modes analytiques des études, lorsqu’il y a des intérêts financiers ou autres plus importants et des parti-pris plus nets et lorsque davantage d’équipes sont impliquées dans un domaine scientifique en quête de signification statistique. «Des simulations montrent que pour la plupart des conceptions et des cadres des études, il est plus probable que les résultats revendiqués soient faux que corrects

Domus: surplace (20-11-2005)

Réunion au VHP (Parlement des MG flamands) hier à propos du mouvement Domus. Un long exposé suivi de discussions, mais pas de vote. D’aucuns pensent déjà œuvrer désormais pour la reconnaissance d’un syndicat de généralistes et de remettre Domus en route un peu plus tard.

Grossesse: un verre ça ne va pas du tout, bonjour les dégâts? (20-11-2005)

C’est le Sunday Times, répercutant une étude de Hepper et al, présentée devant la Royal Society of Medicine mercredi dernier et qui détaille les constatations de chercheurs de la Belfast University’s foetal behaviour research unit. Ceux-ci ont capté des images de fœtus qui «sautent» littéralement dans l’utérus à travers la grossesse lorsque la mère boit de l’alcool, ne fût-ce qu’à raison d’un verre par semaine. L’hypothèse est que l’alcool retarde la formation du système nerveux central. Le conseil du ministère de la Santé britannique à l’attention des femmes enceintes, qui est de limiter leur consommation d’alcool à un ou deux verres par semaine, serait donc encore trop laxiste. Le problème est donc d’autant plus préoccupant que, selon les donnés du ministère, 61% des femmes boivent pendant leur grossesse.
Cette découverte survient au moment où s’ouvre un nouveau débat au Royaume-Uni, avec la nouvelle loi permettant à certains pubs de rester ouverts toute la nuit. Une loi dont le Sunday Times précise dans un autre article qu’elle devrait rapporter 500 millions de livres supplémentaires au secteur des bières, vins et spiritueux.
Ceux qui s’évertuent à inverser la culture du binge drinking (boire jusqu’à s’écrouler), si fréquent outre-Manche, font remarquer que cette loi est particulièrement malvenue, les Britanniques buvant en moyenne déjà l’équivalent d’un total de 11 litres d’alcool pur par an et par citoyen, ce qui correspond à 28 bouteilles de vodka.


L’aspirine sérieusement sous-prescrite aux cardiaques américains (20-11-2005)

Stafford et al, se basant sur les résultats du 1993–2003 US National Ambulatory Medical Care Survey (NAMCS) et du National Hospital Ambulatory Medical Care Survey (NHAMCS), ce qui englobe des millions de consultations, arrivent à la conclusion que même si l’utilisation de l’aspirine chez les patients à risque cardiovasculaire a augmenté pendant les dix années de l’étude, l’AAS n’a été prescrit qu’à 32,8% des sujets à haut risque (et à 1 à 3% de ceux à faible risque). Le taux de prescription des statines a dépassé celui de l’aspirine en 1998-1998, constatent Stafford et al, auteurs d’une publication dans PLoS Medicine (2005;2:e353). Ce sont surtout les patients les moins âgés et les femmes qui reçoivent plus rarement l’AAS. Les non cardiologues le prescrivent aussi moins fréquemment que les cardiologues.


Services d’urgences débordés aux USA (20-11-2005)

Selon une étude du Center for Studying Health System Change, les services d’urgences hospitaliers aux USA sont surchargés par une augmentation des visites non urgentes, par une hausse du nombre de patients souffrant de troubles mentaux et par le problème du manqué de spécialistes prêts à accourir à la demande, rapporte Modern Healthcare. Si on ne résout pas ce problème, l’accès aux hôpitaux sera rendu plus difficile et les coûts des soins de santé vont grimper, concluent les auteurs du rapport du centre.


Grossière suite d’erreurs médicales à Liège? (20-11-2005)

Un adolescent asthmatique est mort à Liège, il y a quelques jours, après s’être présenté le jour même puis le lendemain à la garde de deux hôpitaux d’où il a été renvoyé avec des propos rassurants à la fois et même agressifs dans un des deux cas.
Dans la soirée, l'état du jeune s’aggravant, le médecin de garde est appelé mais ne se déplace pas. Lorsqu’il finit par appeler le SMUR après plusieurs coups de téléphone, il est trop tard et à l’arrivée de l’ambulance le patient est déjà dans un coma apparemment irréversible.
Les médecins impliqués n’auraient pu être contactés par la RTBF pour donner leur son de cloche. Résultat désastreux évidemment avec un décès apparemment évitable et tout le drame horrible qui s’ensuit pour une famille entière. Et une catastrophe en termes d’image pour la profession entière (voir, par exemple, l’info d’ouverture du JT de la RTBF)


Diagnostic par excès en cas de dépistage de masse par mammographie (20-11-2005)

Duffy et al, auteurs d’une étude scandinave publiée dans Breast Cancer Research (2005;7:258) se sont penchés sur la question de l’excès de diagnostics positifs en cas de dépistage de masse par mammographie. Ils arrivent à la conclusion que ce phénomène, autour duquel subsistent pas mal d’incertitudes, représente de l’ordre de 1% de tous les cas diagnostiqués dans les populations soumises à un screening.


Droits de l'enfant acquis sur papier mais pas dans les faits (20-11-2005)

Ce dimanche 20 novembre, la Convention des droits de l'enfant fête ses seize ans.
Cette convention a été mise sur pied par l'ONU le 20 novembre 1989 après onze ans de discussions. Elle a été ratifiée au cours des années ultérieures par presque tous les pays membres de l'ONU. Les droits exprimés dans cette convention concernent tous les êtres humains âgés de moins de 18 ans.
Après 16 ans, pourtant, il reste cependant encore beaucoup à faire pour que ces droits sur papier soient appliqués partout même pour les enfants du XXIe siècle. Les exemples abondent de ces droits des enfants non respectés.
Il y a quelques semaines, on pouvait lire dans Le Soir qu'Human Right Watch et Amnesty International dénonçaient une situation effrayante aux Etats-Unis. 42 Etats aux USA autorisent la prison à vie pour les adolescents sans espoir de libération conditionnelle. Il faut dire que les Etats-Unis n'ont pas signé la Convention des droits de l'enfant.
Par ailleurs, l'esclavage est encore une réalité pour nombre d'enfants du Togo victime de trafiquants abusant de l'ignorance et la pauvreté des familles comme en témoigne un article publié dans le dernier numéro du journal Le Ligueur.
Ce ne sont que deux exemples parmi d'autres... on pourrait citer aussi chez nous le sort injuste des enfants de demandeurs d'asile placés en centre fermés
Sans parler du titre d'un article récent du Figaro: «La famille, premier lieu d'injustice pour les enfants» évoquant le rapport annuel remis à Jacques Chirac par Claire Brisset, sur la situation des enfants en France ...

E.B-M


Morbide, vous avez dit morbide .... (20-11-2005)

Une exposition d'un goût plutôt douteux se tient actuellement à New York. Bodies The Exhibition présente vingt-deux cadavres humains écorchés et 260 membres et organes. Cette exposition aurait, d'après les concepteurs, un but essentiellement didactique: «Permettre aux visiteurs de voir leur corps d'une manière fascinante et inédite». Le New York Daily News, quant à lui, parle d'un show macabre. Et on aurait tendance à lui donner raison. Il y a d'autres manières d'éduquer les gens à la santé. Par ailleurs, c'est l'université de médecine de Dailan en Chine qui a fourni les corps. Il paraît qu'en Chine, il n'est pas rare que les facultés de médecine se servent de cadavres de prisonniers, d'après le témoignage d'un ancien d'un camp de détention. Les défenseurs des droits de l'homme de ce pays en tout cas s'interrogent. Les organisateurs de l'exposition affirment être convaincus que ces corps ont été obtenus légalement bien qu'ils n'en connaissent pas l'identité.
Rappelons aussi que ce n'est pas la première initiative du genre: en Europe il y a quelques années, avait eu lieu une exposition de cadavres plastinés, appelée Körperwelten et montée par Günther Von Hagens... et malgré la controverse et les polémiques (ou peut-être grâce à elles ?), cette exhibition morbide avait eu du succès. Il ne semble pas y avoir de lien direct entre les deux expositions.

E.B-M

Ingrid Betancourt: vers l’assaut fatal? (20-11-2005)

Le président Uribe aurait réitéré l'ordre à son armée de mettre en oeuvre une opération militaire pour libérer les otages des Farc, dont la plus connue est Ingrid Betancourt.
Sachant que l'ordre passé par le commandement des Farc à ses hommes est d'exécuter les otages en cas d'opération de cette nature, le gouvernement colombien édicte en procédant de la sorte une sentence de mort pour les otages, soulignent la mère d’Ingrid et ses proches. Ceux-ci ajoutent qu’«il existe par ailleurs une alternative viable qui permettrait un retour sains et saufs des otages dans leurs foyers: la conclusion d'un accord humanitaire tel que préconisé par le Droit International Humanitaire». Mais ce dernier adjectif n’est pas très apprécié par les belligérants.

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